"Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne." Antoine de Saint-Exupéry
Il est parti.
C’était jeudi.
Et depuis, je me sens à la fois vide et pleine.
Il s’appelait Yves et il a changé ma vie.
C’était le premier à lire toutes mes newsletters.
Voilà, cela me fait tout drôle de savoir qu’il ne lira pas celle-ci.
Ou alors peut-être ont-ils aussi des liseuses au Paradis ?
Car c’est sûr, il y occupe une place de choix.
Pour vous dire, cela n’avait pas forcément bien commencé entre nous...
Il était mon formateur en marchés publics et mon supérieur hiérarchique d’une certaine façon. Il exerçait une « tutelle » sur les décisions professionnelles que je proposais dans le cadre de mon ancien métier. C’était avant ma transformation. Le temps de la petite fille que j’étais et qui avait besoin d’être validée, rassurée, sanctionnée et remise parfois dans le « droit » chemin.
Et à vrai dire, je l’énervais à poser sans cesse des questions aux formations et à discuter âprement certaines de ses décisions. Je le trouvais parfois buté, fermé, asocial… tout mon contraire quoi !
Mais quelque chose me turlupinait chez cet homme. Une sensation qu’on se ressemblait étonnamment derrière nos costumes si différents. Moi les robes colorées et lui les vestons beiges ou gris. Alors, je me suis approchée. Doucement. Et petit à petit, nous nous sommes apprivoisés, comme le Petit Prince et le Renard. Cela a pris des années…
J’ai découvert derrière l’expert parfois sévère, un homme profond et sensible capable de rêver des heures en regardant les étoiles. Un homme rempli de musiques, de rêves, de promenades au bord de l’eau. Un homme fait de force et de douceur, de certitudes et d’émerveillement, de sagesse et de folie.
Nous avons fait un bout de chemin ensemble. Il m’a aidée à dessiner les contours de mon Association « Les Féees » et m’a encouragée à poursuivre mon rêve de créer une Académie dédiée à l’art d’aimer. Il était ma confiance quand je doutais et mon discernement quand je fonçais un peu trop vite.
Aujourd’hui, il n’est plus là pour me dire si c’est bien ou pas.
Ni pour me prendre dans ses bras.
La solitude est une illusion je le sais, pourtant parfois, il m’arrive encore de me regarder mon téléphone en regardant si je n’ai pas reçu un sms de lui.
C’est bête hein ?
Le lendemain de l’annonce de son départ vers la Voie lactée, j’ai retrouvé d’un coup toutes mes lettres d’amours d’adolescente. Enfermées depuis 20 ans dans le tiroir de mon ancienne chambre que, pour cause de travaux, ma famille devait vider. J’aime ces clins d’œil de la vie.
J’ai passé le week-end à relire ces lettres sur papier jauni, ces « Je t’aime », ces « Tu me manques » de mes 16 ans , tantôt poétiques, tantôt romantiques. Ils ont caressé mon cœur qui pleurait.
Je me suis dit que tout était là depuis toujours.
L’amour a toujours été dans ma vie et il me servira de guide jusqu’à mon dernier souffle.
Quand je retrouverai Yves, là, quelque part entre Cassiopée et Andromède.
Je vous souhaite une belle Vie, pleine d’amour.
Julie
"Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre.
Tu seras pour moi unique au monde.
Je serai pour toi unique au monde"
- Antoine de Saint-Exupéry