Le luxe d'être moi

Lille, le 25 mars 2017

 

Le luxe d’être moi

 

Assise dans le bar d’un hôtel 4 étoiles de Lille, je savoure le plaisir d’écrire.

Petite fille, j’avais reçu une machine à écrire sur laquelle j’adorais écrire tout et n’importe quoi, juste pour avoir le bonheur d’entendre le bruit des touches et la clochette du passage à la ligne.

Aujourd’hui, ce sont mes doigts de femme au vernis rouge qui dansent sur le clavier électronique et dont la cadence me ravit.

 

Je suis dans une ancien couvent, transformé en hôtel de luxe. Je n’ai pas les moyens (ou pas encore du moins) de me payer une chambre dans cet endroit fabuleux. Mais le bar lui est accessible à tous et vous n’êtes même pas obligé de consommer.

 

« Un peu d’eau de la carafe » ai-je dit au serveur.

Cela me suffit.

Non par radinerie. Que du contraire … plutôt par luxe.

Le luxe de n’avoir besoin que d’un peu d’eau pour trinquer à la chance qui me sourit d’être dans ce décor qui m’éblouit.

Les murs de briques de l’ancien cloître contrastent merveilleusement avec la structure métallique suspendue à la verrière légère que le soleil illumine.

 

Cet instant est sacré.

Bien sûr, des moines y ont prié pendant des centaines d’années, cela doit aider.

Mais il n’y a pas que ça.

 

Ce moment est magique car on est samedi matin, que des dizaines de mails m’attendent, que je pourrais être occupée à m’agiter dans mille directions entre le soin des enfants, les courses pour le ménage, le sport pour rester en forme, l’entretien de la maison ou de mon couple. Mais non.

 

J’ai choisi de trinquer à ma santé.

De m’autoriser juste à être moi et à faire ce que j’aime le plus : écrire dans des endroits fabuleux.

Partager aussi à d’autres cette expérience à la fois si simple et si puissante. Car je crois que nous avons tous le luxe d’être nous. Chacun à sa manière.

 

Ce matin, j’ai pris le temps de me mettre de la crème sur le visage et de la lotion sur tout le corps. Car oui, je l’avoue, malgré les conseils de tous les experts et des publicités d’esthétique, je ne le fais pas tous les jours, ni mêmes toutes les semaines.

Parfois il m’arrive de zapper mon corps, sa douceur et sa sensualité. Je la réserve à d’autres : l’homme que j’aime ou mes enfants qui s’y blottissent. Mais moi, je peux rester plusieurs jours sans me caresser et me passer du baume à la chair, au coeur ou à l’âme.

 

Ce matin, il y avait de la magie dans l’air et puis j’ai pris le luxe ultime : le temps. Pas longtemps cependant : 5 minutes à peine, peut-être 10.

Un temps précieux et des gestes ancestraux : celui de la femme qui pétrit sa peau, la modèle sous ses doigts pour la rendre plus vivante, plus vibrante.

 

Dorénavant, je sens la mandarine et le gingembre et je me sens bien.

 

C’est parti pour une journée de folie. De folie et de sagesse.

La folie d’oser être moi et la sagesse de le faire savoir.

 

Avec tout mon amour,

 

Julie

 

Merci à Céline Boura qui m’a inspiré le titre de cet article et qui m’accompagne sur le merveilleux chemin du « Luxe d’être soi © » (https://www.leluxedetresoi.com)